nature : scénographie évenementielle
surface : 280 m2
budget : 20.000 € TTC
étude : 2005
construction : 2005
"L'age d'or de la culture du textile au Japon"
La région de Bishu, située dans la plaine de Nobi formée par les eaux limpides de la rivière Kisogawa, est située au cœur du Japon. Les industries textiles y ont prospéré depuis l’ère de Nara, il y a 1300 ans, dans cette région fertile aux paysages pittoresques. Après le lin, la soie et le coton, ce sont les textiles de laine qui sont devenus les principales matières traitées à partir des ères Meiji et Taisho. Afin de satisfaire la demande accompagnant le passage aux vêtements à l’occidentale, le gouvernement établit alors les manufactures lainières de Senju en 1879 (an 12 de l’ère Meiji) alors que, pratiquement au même moment, le développement et la production de textiles de laine nationale, principalement effectués dans le secteur privé, progressent dans la région de Bishu également. Depuis 125 ans, la région productrice de Bishu, de par son expérience des textiles de laine destinés aux kimonos, puis des lainages destinés aux costumes faits sur mesure, a su rapidement comprendre la tendance à la propagation des vêtements prêts à porter, tirer avantage de cette nouvelle vague, et se développer à vue d’œil pour devenir aujourd’hui une des régions de production de textile de laine les plus renommées du monde.
Le projet scénographique consiste à concevoir un dispositif capable de suggérer le paysage de la région de Bishu en particulier, la rivière Kisogawa. Telle une allégorie, une ligne d’acier miroir, sinueuse et limpide s'étend, s’étire, « s’écoule » de la salle des Maréchaux jusqu’au hall d'entrée. Comparables à des joncs aux florescences diverses plantés dans le lit de la rivière, de fines tiges d’acier, pourvues de tambours de broderie, supportent les quelques 250 échantillons de tissus pour les offrir en spectacle aux visiteurs. Un paysage retraduit scandant le rythme d’une région en prise avec les éléments stimulant et supportant la production textile. Une scénographie minimale mêlant une partie de la culture et de l’histoire du Japon à celle d’un Louvre historique. Un paysage intérieur s’infiltrant dans une minéralité profonde.