nature : restructuration / surélévation d'une maison individuelle
surface : 150 m2 + espaces exterieurs 66 m2
budget : non communiqué
étude : 2009
construction : en chantier
Le projet consiste en l'élaboration d’une concrétion planétaire résultant d'un partitionnage du territoire parcellaire en regard de son orientation nord/sud et de ses particularités thermiques et structurelles. À l'instar d'un découpage terrestre, des "parallèles" viennent orchestrer le champ territorial à l'emplacement même des murs préexistants, en prenant comme référence celui du centre de la maison, constitué comme ligne de l'équateur au degré zéro. Les murs de façade sont référencés comme parallèles des tropiques (23°N et 23°S) et les limites parcellaires comme parallèles des cercles polaires (66°N et 66°S). Ainsi naîtront deux hémisphères dans lesquels s'installeront des usages et climats propres à leur fonctionnalité.
Le parallèle de l'Equateur, positionné sur le mur porteur central de la bâtisse, est élargi afin de contenir le savoir (bibliothèque) et la toilette (sdb et wc). Il s'ouvre sur le ciel par une large bande zénithale découpant la toiture offrant par là-même une luminosité accrue. Son climat relativement chaud en hiver (20° à 28°) rayonne sur les espaces limitrophes.
Dans les zones tropicales, le climat est quant à lui, telle une allégorie de ces zones terrestres, stable et pratiquement sans saisons comme le nécessite le climat intérieur d'une maison. Leur disposition offre à la maison une lecture bicéphale orchestrée par la bande équateur centrale. Le projet de surélévation porte principalement sur ces limites quant à l'aspect esthétique délivré sur l'extérieur. Les facades reprennent le caractère vertical énoncé par certaines maisons environnantes. Les tableaux des fenêtres et portes existantes sont étirés en vertical et offrent trois bandeaux incrustés dans les facades. Ces bandeaux définissent également les couloirs ascentionnels intérieurs de la ventilation: la vmc double-flux récupérant l'air chaud de l'équateur en partie haute préchauffe l'air neuf qui resurgit à l'embase de ces bandeaux; ainsi, cette ventilation reproduit le cheminement de convection des alizées qui se réchauffe à l'équateur pour venir balayer les tropiques par un vent doux incessant.
Dans les zones tempérées (boréales et australes), c'est-à-dire le jardin et la cour arrière, l'essence et la présence des arbres témoignent de leur positionnement géographique endémique. Dans le jardin, l'escalier d'accès principal est remplacé par un dédale ascendant minéral depuis l’entrée sur rue jusqu’à celle de la maison. Un dédale précisemment positionné sur les "parallèles des lattitudes successives". Sous ce dédale un puit canadien est installé afin de tempérer les apports d'air neuf. La clôture, positionnée sur le "le cercle polaire arctique" dont le rythme et l'ondulation formalise en quelque sorte les morcellements des banquises, fait office de dispositif de ventilation directionel orienté vers la source aérienne d’air neuf du puit canadien.
Ainsi, le projet se propose de générer un veritable parcours territorial sur l'ensemble de la parcelle en reliant les espaces intérieurs et extérieurs par un langage commun, quasi paysager, capable de scander l'allégorie d'une géographie terrestre fertile en dispositions et engageant ses usagers dans un véritable rapport au monde.